DJI publie une lettre pour demander aux Etats-Unis de réaliser un audit de ses drones
Un audit des drones DJI : c’est ce que demande Adam Welsh, le responsable de la politique globale aux Etats-Unis chez le constructeur chinois.
Cette requête a été publiée dans un courrier de 3 pages adressé au Department of Homeland Security (DHS), au Department of Defense (DoD), au Federal Bureau of Investigation (FBI), à la National Security Agency (NSA) et au Office of the Director of National Intelligence (DNI).
Pourquoi un audit ?
Il faut revenir à la fin de l’année 2024, sous le mandat de Joe Biden. La proposition de loi National Defense Authorization Act (NDAA) 2025 est adoptée, mais la partie « Countering CCP Drones Act » qui aurait pu compromettre la commercialisation de drones en provenance de Chine est abandonnée (voir ici).
De quoi permettre à DJI de respirer, mais pour peu de temps, car le NDAA 2025 comporte une obligation de faire appel à une « agence de sécurité nationale appropriée » pour réaliser une étude de risque sur les drones fabriqués en Chine.
Le risque pour DJI ?
En l’absence de cette étude au 31 décembre 2025, les drones chinois, DJI en tête, seront à nouveau dans le viseur du gouvernement américain. Les conséquences seraient importantes, DJI ne serait plus autorisé à commercialiser ses nouveaux drones aux Etats-Unis, les drones existants ne pourraient plus avoir accès à des mises à jour logicielles.
Les arguments de DJI ?
Ce sont les mêmes que ceux développés lors des précédentes piques contre les produits chinois. Il y a l’accent mis sur les outils de sécurisation des données : « En tant que premier fabricant mondial de drones, nous misons sur la sécurité de nos produits et des données de nos utilisateurs pour garantir leur réputation. Nous avons mis en œuvre plusieurs fonctionnalités et protocoles pour garantir la protection des données de nos drones, tout en leur permettant de piloter leurs drones sans aucune transmission de données ».
Il y a aussi un rappel de l’importance de DJI sur l’économie américaine : « Restreindre l’importation ou l’utilisation des drones DJI aurait un effet d’entraînement sur l’ensemble de l’écosystème des drones aux États-Unis. Une récente analyse d’impact économique a révélé que DJI génère plus de 116 milliards de dollars d’activité économique aux États-Unis et soutient plus de 450 000 emplois américains ».
La requête ?
« […] il serait utile que vous rencontriez DJI dans le cadre d’une évaluation équitable. Par conséquent, nous vous prions de bien vouloir nous rencontrer, vous ou votre équipe, dès que possible afin de vous présenter les fonctionnalités de sécurité des données de nos drones, de répondre à vos questions ou préoccupations et de garantir que votre évaluation soit effectuée dans les meilleurs délais ».
Sera-t-elle pris en compte ?
Il ne reste que 9 mois pour qu’une étude soit demandée par et réalisée pour le gouvernement américain. C’est un délai court, très court, d’autant que l’administration Trump n’a probablement aucune volonté de faire réaliser un audit qui pourrait aller à l’encontre de sa politique.
Source : lettre d’Adam Welsh de DJI
