BetaFPV Meteor75 Pro O4, le test d’un nano drone FPV 1S en DJI O4
La gamme Meteor chez BetaFPV continue à évoluer depuis les premiers modèles sortis en 2019. A l’époque, leur retour vidéo était en analogique. Depuis, le numérique a beaucoup progressé, et les Meteor ont été équipés en HDZero et en Walksnail – il fallait des émetteurs légers et compacts pour une installation efficace à bord d’appareils aussi petits et légers.
Avec le O4 Air Unit lite de DJI (voir le test ici), le Meteor75 connait une nouvelle évolution. Que vaut-il vraiment ? Réponse dans cette chronique.
La vidéo
Tour du propriétaire
Le Meteor75 Pro O4 repose sur une structure en plastique assez souple qui comprend les protections d’hélices. Elle mesure 11 x 11 cm avec une diagonale de moteur à moteur de… 8,1 cm. Il est donc plus proche d’un modèle de taille 85 que de taille 75 !
Le contrôleur de vol est un Matrix 1S 3in1 HD, en forme de croix, flashé sous Betaflight, avec une Blackbox de 16 Mo, avec un capteur de courant, avec 4 UART, un ESC 4 en 1 de 12A pour une alimentation 1S et un récepteur ExpressLRS 2,4 GHz.
Il n’y a pas de prise USB pour les réglages, mais un connecteur qui s’utilise avec un adaptateur vers USB-C, fourni dans la boite du Meteor75 Pro O4. L’alimentation repose sur un connecteur BT2.0. Il n’y a pas de baromètre altimétrique sur le contrôleur de vol.
Les moteurs sont des brushless 1102 à 22000KV pour des hélices tripales Gemfan 45 mm. Ils sont branchés à l’ESC sur le contrôleur de vol avec des connecteurs, donc faciles à changer sans besoin de souder. L’antenne radio ExpressLRS est un brin de métal logé le long du contrôleur de vol.
La partie vidéo ?
Au-dessus du contrôleur de vol est fixé le DJI O4 Air Unit (lite). Il est monté sur des amortisseurs en caoutchouc, très dégagé, ce qui lui permet d’être bien ventilé.
Le connecteur USB-C pour récupérer les images et effectuer des mises à jour est très facilement accessible, tout comme le bouton d’appairage. Au-dessus se trouve le carénage ajouré sur lequel est fixée la caméra.
Puisque le gyroscope du système DJI O4 se trouve dans la caméra, BetaFPV a consenti à des efforts pour amortir les vibrations. La caméra est donc installée dans un berceau très souple, montée avec deux charnières pour contrôler son orientation.
Le berceau de la caméra est tellement souple qu’il est impossible de changer l’inclinaison de la caméra sans desserrer les deux vis. L’antenne dipôle d’origine de DJI dépasse du carénage. Ce carénage est monté sur trois points avec trois vis.
Alimentation ?
La batterie est à installer dans un guide situé sous l’appareil. BetaFPV recommande ses batteries LiHV Lava 1S 550 mAh en BT2.0, dont la taille correspond à celle du guide. Parfait, mais l’insertion ne sera plus possible si les batteries venaient à gonfler un peu.
Le câble avec la prise BT2.0 est un peu court. Autant le branchement est facile, autant débrancher la batterie est un peu pénible.
Le poids ?
Le Meteor75 Pro O4 pèse 28,3 sans sa batterie, laquelle ajoute 14,2 grammes, pour un poids en ordre de vol de 51,5 grammes. Un poids plume !
Réglages radio ?
La première étape consiste à appairer le Meteor75 Pro O4 avec une radiocommande ExpressLRS. Le bon point : le récepteur est alimenté en USB. Il suffit donc de brancher l’adaptateur sur un connecteur USB. Au bout d’une minute, le récepteur clignote en vert très rapidement, signe qu’il a mis en place un point d’accès wifi.
Il suffit de s’y connecter avec un smartphone ou un ordi pour accéder aux réglages d’ExpressLRS. Le récepteur était flashé en version 3.5.3, je n’ai pas eu besoin d’autre manipulation que de saisir ma Binding Phrase dans l’interface pour établir une liaison avec ma radiocommande en ExpressLRS 3.2.1.
Réglages de Betaflight ?
Avec Betaflight Configurator et le Meteor75 Pro O4 branché en USB, on accède aux réglages de Betaflight. BetaFPV s’est occupé de la plupart de ces réglages, notamment les PID, les UART et ports série correspondant au récepteur radio, à l’émetteur vidéo.
Il ne reste plus qu’à associer des voies de la radio aux principales fonctions, de modifier éventuellement les rates, de choisir les informations à afficher sur l’OSD. Si vous avez l’habitude de Betaflight, c’est une question de quelques minutes.
Premier décollage ?
Le Meteor75 Pro O4 décolle facilement, le DJI O4 Air Unit (lite) ne constitue pas un surpoids. Il est capable de monter très vite, de manière assez étonnante pour un drone FPV 1S. Le plus étonnant, c’est le très faible bruit que génère le Meteor75 Pro O4. Il produit un chuintement très discret, qui disparait totalement à une vingtaine de mètres.
La réponse aux commandes est agréable, plutôt précise : la prise en main du Meteor75 Pro O4 donne satisfaction. Pour les vols en intérieur, il est tout de même recommandé d’assouplir un peu les gaz pour éviter les effets yo-yo sur la hauteur de vol. L’appareil est capable de se lancer dans des évolutions de type freestyle, mais il n’est pas prévu pour cela.
Le retour vidéo ?
J’ai utilisé le Meteor75 Pro O4 avec un casque Goggles 3 et un Goggles N3 : la qualité du retour en temps réel est bluffante, surtout quand on se souvient du retour en analogique des premiers modèles de Meteor. Oubliés, les parasites et la neige : les lunettes affichent une image nette avec une belle définition (1920 x 1080 pixels).
On se prend à essayer des vols dans des environnements très encombrés, en présence d’obstacles. C‘est un petit bonheur que de voler en forêt au travers de branches. Et ce pour une bonne raison : on les distingue et on peut les éviter. Les protections d’hélices prennent le relais en cas de touchette. Un bon point : l’établissement de la liaison entre le casque et le DJI O4 Air Unit est rapide, il ne faut pas plus de 9 secondes. Juste le temps de chausser le casque, de l’ajuster et l’image s’affiche !
Un bon point : le O4 Air Unit est bien ventilé, je n’ai donc pas expérimenté de chauffe en vol, y compris en intérieur. Mais attention, le composant chauffe vite si l’appareil n’est pas en vol, jusqu’à s’éteindre automatiquement par mesure de sécurité. Un autre bon point : le contrôleur de vol dispose d’un BEC qui assure une tension suffisante pour le DJI O4 Air Unit, même lorsqu’on donne de forts coups de gaz.
La portée ?
J’ai expérimenté des avertissements de liaison faible avec une radiocommande Radiomaster Pocket en 100 mW avant que la vidéo ne lâche. Mais ils ont totalement disparu simplement en dégageant l’antenne radio du contrôleur de vol et en la plaçant légèrement à l’extérieur.
La portée vidéo est très correcte à la sortie de la boite, sans doute DJI profite-t-il efficacement de la plage de fréquences 5.1 GHz avec une puissance d’émission (légale) de 200 mW. Il est possible d’obtenir mieux encore en appliquant la bidouille FCC de B3yond ! mais ce n’est pas légal en Europe. Dans ce cas, la portée dépasse très, très largement la vue directe de l’observateur du drone : elle était encore opérationnelle à 2 km dans un environnement sans obstacles (test effectué au sol, ééévidemment).
En environnement dense, en forêt par exemple, la pénétration est assez bluffante – à tel point que je me suis perdu à plusieurs reprises en sous-bois ! L’image reste belle et sans saccade même lorsque le débit faiblit jusqu’à 5 Mbps. Mais attention, la perte de liaison est assez rapide lorsque l’indicateur de liaison passe au rouge. Dans ce cas, l’image devient un slideshow et finit par décrocher.
Les vidéos enregistrées ?
Vous pouvez enregistrer vos vols sur le casque : l’image est telle que vous la voyez lorsque vous pilotez, en 1920 x 1080 pixels, avec les informations de télémétrie en incrustation. Il est aussi possible d’enregistrer les vols dans la mémoire intégrée de 25 Go (20 réellement disponibles) à bord du DJI O4 Air Unit lite.
Pour mémoire, il permet des enregistrements en 4K (3840 x 2160 pixels en 16:9 ou 3840 x 2880 pixels en 4:3) avec un FOV (angle) Normal ou Large (117°). A la différence du O4 Air Unit Pro, il n’offre pas de FOV UltraLarge, ni de couleur D-Log M. Il est aussi moins efficace en conditions de faible luminosité.
Stabilisation des images ?
DJI O4 offre deux outils pour stabiliser les images. Il y a la fonction intégrée Rocksteady, qui applique automatiquement une stabilisation aux images enregistrées. Ou bien la possibilité d’utiliser un outil externe en post-production comme Gyroflow, en veillant à ce que les réglages du FPV soient sur Large et que Rocksteady soit désactivé.
Le résultat ? Il est globalement très correct, et même très impressionnant car l’image ne bouge pas d’un poil, aussi bien avec Rocksteady qu’avec Gyroflow. Evidemment, s’il y a trop de vent, le Meteor75 Pro O4 est balloté et la stabilisation peine à proposer des images agréables.
Le principal souci ?
C’est que la stabilisation ne fonctionne pas toujours, malgré les évidents efforts de BetaFPV pour amortir les vibrations de la caméra. Ce dont je me suis aperçu, c’est que la stabilisation fonctionne très bien avec les gaz au-dessus de 29 %. Pas de souci, donc en vol à vitesse de croisière, et même en poussant fort sur les gaz. Mais à faible régime, par exemple moteur quasiment coupés pendant un dive, on voit apparaitre un Jello assez prononcé. Dommage, il y a de quoi ruiner de belles images. La solution consiste à maintenir les gaz suffisamment forts… et ce n’est pas toujours possible.
Quelques autres soucis du DVR à bord ? Les couleurs ne sont pas toujours formidables – il manque le D-Log M pour les modifier. La luminosité de l’enregistrement est plus faible que celle expérimentée dans le casque. Enfin la compression est parfois trop présente, notamment lorsque les images bougent vite avec beaucoup de détails comme des branches, de l’herbe.
L’autonomie ?
Avec la batterie LiHV 1S 550 mAh de BetaFPV, les vols doux peuvent durer jusqu’à 4 minutes. Les évolutions plus engagées font chuter l’autonomie à 3 minutes, voire 2 dans le cas de manoeuvres freestyle.
C’est, cela dit, correct pour un drone 1S. Il donc recommandé d’investir dans plusieurs batteries pour s’offrir des séances de vol suffisamment longues.
La solidité du Meteor75 Pro O4 ?
Le poids plume du Meteor75 Pro O4 joue en sa faveur ! Lorsqu’il touche un obstacle, il rebondit le plus souvent. S’il chute et se retrouve à l’envers, la fonction Flip Over After Crash permet de le remettre d’aplomb, à moins qu’il soit coincé ou que ses hélices soient bloquées.
Malgré des crashs violents contre des troncs d’arbres scélérats, la structure de l’appareil n’a pas bougé, les jointures n’ont pas même blanchi. La caméra est suffisamment en retrait et petite pour ne pas craindre les chocs. L’électronique n’est pas protégée : il faudra éviter les vols en présence d’une trop grande humidité.
Faut-il l’acheter ?
Le Meteor75 Pro O4 a été pensé pour accueillir le DJI O4 lite avec un berceau de caméra particulièrement isolé des vibrations et un BEC régulateur de tension. Il subsiste des vibrations dans certaines situations, mais on peut les éviter avec un peu de pratique – notamment en évitant un faible régime moteur.
Si vous désirez un nano drone FPV à la fois particulièrement discret en vol, d’une dangerosité quasi nulle, capable de voler suffisamment loin pour aller filmer des images sympas, le Meteor75 Pro O4 est un bon choix.
D’autant que son prix est correct : comptez 77 € pour la version sans DJI O4 directement sur le site de BetaFPV (hors port, hors taxes). La version prête à voler avec DJI O4 déjà installé est à 191 € – mais attention, elle n’est pas légale en Europe (voir le paragraphe suivant).
La minute réglementaire
Le Meteor75 Pro O4 vendu complet avec un DJI O4 est un drone sans indication de classe : il ne peut pas être utilisé en catégorie Ouverte en Europe, il est donc cantonné à des vols en intérieurs clos.
Le Meteor75 Pro O4 sans DJI O4 pré-installé (à vous d’y mettre le vôtre) est considéré comme un drone construit à titre privé. Il pèse moins de 250 grammes et vole à moins de 19 m/s (68,4 km/h).
- Il est opéré en catégorie Ouverte, sous-catégorie A1 moins de 250 grammes.
Il n’est pas nécessaire de suivre la formation A1/A3 en ligne, ni de passer et réussir l’examen en ligne. Mais c’est recommandé pour prendre connaissance de la réglementation, à laquelle cet appareil est tout de même soumis, bien qu’il pèse beaucoup moins que 250 grammes ! Car si en intérieur vous faites ce que vous voulez (avec l’accord de l’occupant des lieux), vous devez respecter de nombreux requis en extérieur (à lire ci-dessous) :
- Vous pouvez survoler des personnes isolées.
- Vous pouvez voler au-dessus des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives en Europe.
- MAIS attention, vous ne pouvez PAS voler en agglomération au-dessus de l’espace public en France. Pas question, donc, de voler sur une place, dans un parc, un stade, une fleuve, s’ils se trouvent en agglomération !
Il est possible de voler en agglomération au-dessus de l’espace privé, avec l’autorisation de l’occupant des lieux et s’il n’existe pas d’autres interdictions à cet endroit (attention, Geoportail ne permet pas de statuer).
- Il est interdit de survoler un rassemblement de personnes.
- Vous pouvez voler jusqu’à 120 mètres de distance par rapport au point le plus proche de la surface de la Terre.
- Il faut vous enregistrer en tant qu’exploitant UAS sur AlphaTango et apposer votre numéro d’exploitant UAS sur le Meteor75 Pro O4 avec une étiquette (sans les 3 caractères de contrôle).
- Il faut voler en vue directe du pilote. Dans le cas des vols FPV avec le casque d’immersion, vous devez être assisté d’un observateur qui conserve le drone en vue directe et vous donne des indications pour qu’il le reste pendant toute la durée du vol. L’observateur n’a pas besoin d’être formé au pilotage, sa tâche se cantonne à son rôle d’observation et d’indication.
- Il est interdit de voler de nuit.
- Le largage de charge est interdit.
Il faut respecter les restrictions ou interdictions de vol dans les espaces aériens à statut particulier (zones R, D, P et temporaires ZRT, ZDT, ZIT), à consulter sur le Service de l’Information Aéronautique (SIA).
- Il faut respecter les zones interdites de vol, comme les parcs nationaux, certaines réserves naturelles, certains biotopes, les hôpitaux, prisons, sites industriels protégés, etc.
- Il faut respecter les interdictions ou restrictions de vol dans les emprises des aérodromes.
- Il est interdit de voler dans les zones d’évolution des services de secours.
- Il faut respecter les zones interdites de prises de vue (ZICAD).
Fin de la minute réglementaire.
En quelques années, les progrès sont spectaculaires….. Tout ca dans un 75mm… incroyable. Dans 2 ans, ca sera dans un 65mm à moins de 30g…
bonjour
merci pour le teste le meteo 75 pro une version dji ? LE meteo 75 pro fait pense Blade Torrent 110
Bonjour, Peut-on utiliser la radio DJI à la place de expressLRS. Si oui, serait-il possible d’avoir la copie d’écran du paramétrage dans betafpv. Merci Alexandre
@ olivier debut : Ca ne nous rajeunit pas, le Blade Torrent 🙂
@ SeByDocKy : Le Meteor65 O4 est à 28,5 grammes ! (ok, sans batterie 😉 )
@ veyrat : Normalement oui. Je fais le switch dans les jours qui viennent pour vérifier.
Bjr Fred, merci, top review, comme d’habitude 🙂 as tu des news concernant la possibilité de piloter ce drone avec la Tx dji2 ?
Merci à toi et bonne continuation
@ veyrat et Ciamarra : Je n’ai pas la radiocommande 2 DJI FPV et le casque Goggles 2 sous la main ces jours-ci pour essayer. Mais je viens de le faire avec la radiocommande 3 DJI FPV et le casque Goggles 3, ça fonctionne correctement. J’ai simplement switché le port série de 3 à 1 dans Betaflight, et passé le protocole radio de CRSF à SBUS.
Merci pour l’info je vais le commander dès qu’il sera dispo chez Studiosport… 👍