Canada : le foot et l’espionnage avec des drones

espionnage avec des dronesPlusieurs faits d’espionnage avec des drones ont été rapportés ces dernières années dans les milieux sportifs, mais un fait-divers récent a donné à cette pratique une résonance internationale. Lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, l’équipe de foot féminine canadienne avait été accusée de pratiquer l’espionnage de son adversaire néo-zélandais au-dessus du stade Auguste Dury à Saint-Etienne (voir ici).

Les vols en drone pendant les J.O. étaient pourtant interdits, et cette interdiction largement diffusée à l’attention des équipes des différents pays compétiteurs. Le pilote du drone, Joseph Lombardi, dont l’appareil avait été saisi avec ses images, avait indiqué avoir agi de son propre chef. Il avait été condamné par la justice française à 8 mois de prison avec sursis et à la saisie du drone.

Des pratiques régulières…

canada soccer drones 02
John Herdman, ancien entraineur des équipes de foot canadiennes.

Radio Canada a publié un article long et détaillé décrivant la pratique de l’espionnage en drone dans le monde du foot canadien. Il apparait que le pilote n’a très manifestement pas agi seul, ses vols d’espionnage aériens faisaient partie d’une pratique répétée, depuis au moins 2022, et peut-être même dès 2015. 

L’article rapporte les pressions auxquelles ont été exposés les joueurs et les équipes les entourant. Il met en évidence le rôle de John Herdman, un entraîneur qui a coaché l’équipe féminine du Canada, puis l’équipe masculine. Il avait déclaré, lors de l’incident des J.O. en juillet 2024, être « persuadé qu’en tant qu’entraîneur principal aux Jeux olympiques ou à la Coupe du monde, nous n’avons jamais été impliqués dans aucune de ces activités ». Il est désormais entraineur du Toronto FC.

Le mea culpa de Soccer Canada ?

canada soccer drones 01
Kevin Blue, secrétaire général de Canada Soccer.

Il a été formulé par Kevin Blue, son secrétaire général : « Nos premières observations des conclusions de l’enquête indépendante révèlent que l’incident de drone à Paris est le symptôme d’une culture passée inacceptable et d’un manque de surveillance au sein des équipes nationales ».

La sélectionneuse de l’équipe canadienne de foot fémini, Bev Priestman, a été suspendue pour un an par la FIFA suite à cette affaire, ainsi que son adjointe Jasmine Mander, et le pilote du drone, Joseph Lombardi. Ce dernier avait démissionné après les J.O. La sélectionneuse et son adjointe ont été désormais démises de leurs fonctions chez Canada Soccer début novembre 2024.

Les mesures envisagées par Canada Soccer sont d’obliger contractuellement ses employés à signaler des comportements non éthiques, à suivre une formation déontologique. Par ailleurs, un comité d’audit indépendant sera en charge de vérifier l’application de ces mesures.

Et l’espionnage avec des drones dans les autres pays ?

canada soccer drones 03Une autre source a indiqué Radio Canada ce dont on pouvait se douter : « Mais le Canada n’est pas le seul à le faire. Le Canada n’est pas le seul pays à espionner pour tenter d’avoir des indices sur l’équipe adverse. Là où il y a beaucoup d’argent, il y a toujours un côté vicié, un côté caché ».

Selon les propos d’un ancien joueur canadien, toujours rapportés par Radio Canada, « Dans le monde du soccer [football], ça existe, c’est quelque chose de caché, dont on ne veut pas parler. Malheureusement, le Canada s’est fait prendre aux Jeux olympiques, l’un des événements les plus regardés au monde ».

Source : Radio Canada

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

Ads Blocker Image Powered by Code Help Pro

Bloqueur de publicités détecté !!!

Nous avons détecté que vous utilisez des extensions pour bloquer les publicités.

Veuillez nous soutenir en désactivant ce bloqueur de publicités.

 
×