Sub250 Oasisfly25, le test d’un nano racer à équiper en O3

Sub250, comme son nom l’indique, est une société spécialisée dans les drones de moins de 250 grammes. Le Oasisfly25 est un drone FPV destiné à des vols de type freestyle. Il est petit, compact, mais il est prévu pour accueillir un module vidéo numérique O3 de DJI.

J’ai acheté la version livrée sans DJI O3, avec la promesse de le brancher facilement, sans soudure. Cette promesse est-elle tenue ?

La vidéo

Tour du propriétaire

Le Oasisfly25 ne fait pas preuve d’inventivité, il reprend à son compte un design simple : une configuration en X-Wide destinée aux vols engagés, une frame assez épaisse (bras et plates de 2,5 mm) pour résister autant que possible aux crashs, un support de caméra en aluminium.

Les bras sont solidaires deux par deux (d’un côté), en sandwich entre la partie avant de la bottom plate et la partie arrière.

Le contrôleur de vol est un Redfox A3 basé sur un processeur F7, avec un ESC 4 en 1 intégré BLheli_32 de 35A, un connecteur prêt pour accueillir un boitier O3 de DJI, et un connecteur compatible USB-C (avec un adaptateur, fourni). Il y a 6 UART, un condensateur, mais pas de baromètre altimétrique ni de buzzer.

Les moteurs sont des brushless Sub250 1404 à 4500KV pour des hélices tripales HQProp 2.5×2.5×3. L’alimentation attend une batterie 4S de 450 à 750 mAh en connecteur XT30. Le câble XT30 est plutôt long il mesure 5,5 cm. Une pièce en TPU à l’arrière permet de fixer l’antenne du boitier O3.

Installer le DJI O3 ?

Pour fixer le boitier DJI O3, il faut retirer la plaque supérieure et ses 6 vis. Il y a de la place à l’arrière de l’appareil pour insérer le boitier O3… un peu trop d’ailleurs ! L’espace entre la top plate et la bottom plate est supérieur à l’épaisseur du O3.

Il est donc nécessaire de bidouiller pour le fixer convenablement. Soit en remplaçant les vis du O3 par celles, plus longues, fournies dans la boite. Soit en le calant avec de la mousse (mais ce n’est pas satisfaisant).

La caméra est fixée à l’avant sur la structure en aluminium, avec l’aide de deux pièces en caoutchouc qui sont destinées à réduire les vibrations. L’antenne du O3 est à installer dans la pièce en TPU à l’arrière. Cela nécessite de retirer les vis du O3 pour débrancher les deux prises u.FL de l’antenne.

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a effectivement besoin d’aucune soudure pour brancher le O3 et sa caméra, la nappe entre le boitier et le contrôleur de vol est prête à l’emploi.

Betaflight ?

Le contrôleur de vol est flashé avec Betaflight 4.4.3, avec les principaux réglages déjà effectués. En l’absence de récepteur radio, j’ai utilisé le boitier O3 pour la partie radio avec une Radiocommande 2 DJI FPV.

Cette configuration est déjà opérationnelle, je n’ai eu besoin que d’effectuer l’appairage du O3 avec le casque Goggles 2 et la Radiocommande 2 DJI FPV, puis de choisir les touches et interrupteurs pour choisir le mode de vol, l’armement des moteurs, le Flip Over After Crash. Au besoin, vous pouvez télécharger ici le dump des réglages d’usine.

Le poids ?

L’Oasisfly25 pèse 175,1 grammes avec le DJI O3, sans la batterie. Avec une Ovonic 4S 650 mAh à 65,6 grammes, il passe à 240,7 grammes en ordre de vol. Parfait, cela reste sous la barre des 250 grammes. 

Sensations en vol

L’Oasisfly25 est plutôt nerveux, très réactif, un peu trop à tel point que j’ai ajouté un peu d’expo pour le calmer sur les mouvements au centre des joysticks. Il a suffisamment de puissance pour grimper vite et offrir de belles reprises de gaz.

Mais le revers de la médaille, c’est qu’il consomme beaucoup, à tel point que les batteries que j’ai utilisées (CNHL et Ovonic) se sont écroulées très rapidement avec des vols engagés. Cette gourmandise a un peu gâché mon plaisir…

L’autonomie est de 3 min 30 environ avec une LiPo 3S 650 mAh et des vols assez doux. En poussant un peu l’Oasisfly25, cette autonomie chute à environ 1 min 30 ! Du freestyle, oui, mais pas longtemps…

Les images ?

Le retour vidéo O3 est comme souvent assez chahuté. Mais sur l’Oasisfly25, il souffre de Jello. Peu prononcé, mais suffisamment pour qu’il subsiste sur les images stabilisées avec Rocksteady. Ajouter un filtre ND permet de le réduire, mais pas de s’en débarrasser totalement, surtout quand on pousse les gaz.

C’est un peu décevant. Ces vibrations parasites se répercutent sur les séquences vidéo : non seulement elles vibrent, mais cela introduit un flou généré par Rocksteady, qui s’efforce de stabiliser les images.

J’aurais sans doute dû chercher à améliorer les PID et les paramètres de Betaflight, d’autant que le contrôleur de vol enregistre les logs de vol pour les étudier et apporter des corrections. Mais je n’ai pas persévéré.

Faut-il l’acheter ?

L’Oasisfly 25 se comporte plutôt bien en vol, il a suffisamment de reprise pour se lancer dans des figures de freestyle – mais ce n’est tout de même pas un monstre de puissance. Et, surtout, j’ai été déçu par son autonomie trop juste et les parasites Jello sur les images.

Le Titan DC2 d’iFlight, qui date pourtant de 4 ans, équipé en DJI O3, reste plus efficace que l’Oasisfly25 ! Donc non, je ne recommande pas l’Oasisfly25…

Le prix ?

L’Oasisfly25 est proposé à $170 directement sur le site de Sub250 (sans le port). Il est aussi proposé en version avec un DJI O3 déjà installé, avec ou sans récepteur radio ExpressLRS 2,4 GHz ou TBS Crossfire Nano RX.

A noter qu’il est possible d’installer un émetteur vidéo Walksnail Avatar de CaddxFPV à la place du DJI O3. 

La minute réglementaire

L’Oasisfly25 vendu prêt à voler est un drone sans indication de classe mis sur le marché après 2024, il n’est donc pas autorisé à voler en catégorie Ouverte. Fin du jeu en Europe (à moins de voler exclusivement en intérieur).

Dans sa version sans DJI O3, il est proposé sans récepteur radio ni émetteur vidéo. Puisqu’il faut ajouter vous-même ces deux composants, il est à considérer comme un drone construit à titré privé, de moins de 250 grammes et qui ne peut pas voler à plus de 19 m/s (68,4 km/h). Voilà un résumé de ce qu’il faut savoir :

• Il est opéré en catégorie Ouverte, sous-catégorie A1 moins de 250 grammes.
• Il faut s’enregistrer en tant qu’exploitant UAS sur AlphaTango et apposer votre numéro d’exploitant UAS sur l’Oasisfly25 avec une étiquette (sans les 3 caractères de contrôle).
• Il n’est pas nécessaire de suivre la formation A1/A3 en ligne, ni de passer et réussir l’examen en ligne. Mais c’est recommandé pour prendre connaissance de la réglementation, à laquelle cet appareil est tout de même soumis, bien qu’il pèse moins de 250 grammes ! Car si en intérieur vous faites ce que vous voulez (avec l’accord de l’occupant des lieux), vous devez respecter de nombreux requis en extérieur (à lire ci-dessous) :
• Vous pouvez voler jusqu’à 120 mètres de distance par rapport au point le plus proche de la surface de la Terre. 
• Il faut voler en vue directe du pilote. Dans le cas des vols FPV avec le casque d’immersion, vous devez être assisté d’un observateur qui conserve le  drone en vue directe et vous donne des indications pour qu’il le reste pendant toute la durée du vol. L’observateur n’a pas besoin d’être formé au pilotage, sa tâche se cantonne à son rôle d’observation et d’indication.
• Il est interdit de voler de nuit.
• Vous pouvez voler au-dessus des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives en Europe.
• MAIS attention, vous ne pouvez PAS voler en agglomération au-dessus de l’espace public en France. Pas question, donc, de voler sur une place, dans un parc, un stade, une fleuve, s’ils se trouvent en agglomération !
• Il est possible de voler en agglomération au-dessus de l’espace privé, avec l’autorisation de l’occupant des lieux et s’il n’existe pas d’autres interdictions à cet endroit (attention, Geoportail ne permet pas de statuer).
• Vous pouvez survoler des personnes isolées.
• Il est interdit de survoler un rassemblement de personnes.
• Le largage de charge est interdit.
• Il faut respecter les restrictions ou interdictions de vol dans les espaces aériens à statut particulier (zones R, D, P et temporaires ZRT, ZDT, ZIT), à consulter sur le Service de l’Information Aéronautique (SIA).
• Il faut respecter les zones interdites de vol, comme les parcs nationaux, certaines réserves naturelles, certains biotopes, les hôpitaux, prisons, sites industriels protégés, etc.
• Il faut respecter les interdictions ou restrictions de vol dans les emprises des aérodromes.
• Il est interdit de voler dans les zones d’évolution des services de secours.
• Il faut respecter les zones interdites de prises de vue (ZICAD).

Fin de la minute réglementaire.

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