Cartes utiles #1 : GPSJAM, pour connaitre les zones de perturbations GPS
Sur le web, on trouve des cartes intéressantes, parfois utiles, souvent futiles, qui peuvent constituer des aides à la pratique du drone. Si vous en connaissez, partagez !
Je vous présente ici la web app GPSJAM, un outil destiné à voir sur une carte les zones où des perturbations GPS ont été détectées. Le nombre, la fréquence et la portée des brouillages GPS ont grimpé en flèche depuis le début du conflit entre l’Ukraine et la Russie et l’usage immodéré des drones.
Sans surprise, c’est en Russie que l’on constate la plus forte concentration de brouillages GPS. Le sud de l’Ukraine, les pays baltes et la mer Noire sont également concernés. A noter qu’il y a peu de données en Ukraine.
Pourquoi ?
Parce que la source des données de GPSJAM, ce sont les informations diffusées en ADS-B par l’aviation civile. L’ADS-B, c’est un outil utilisé en aviation pour diffuser et partager la position des aéronefs. Il utilise les divers systèmes GNSS (Global Navigation Satellite System), comme le GPS (américain), mais aussi Galileo (européen), BeiDou (chinois), GLONASS (russe)… Ou même des centrales inertielles (et dans ce cas, le GNSS n’est pas utilisé).
L’espace aérien ukrainien étant fermé, il y a peu de données. Sur les parties sans couleur, il n’y a pas eu de collecte d’informations ADS-B. Sur les parties en vert, 98 % des positions étaient exactes. Sur les parties jaunes, entre 2 et 10 % des positions étaient inexactes. Sur les parties rouges, plus de 10 % des positions étaient erronées.
GPSJAM, pas vraiment pour les drones
Cette méthode de collecte des données est également à considérer pour évaluer le risque avec les drones. Les mesures sont effectuées en altitude. Au sol, il y a beaucoup moins de risques de perturbations, sauf bien sûr à proximité des sources de brouillage.
GPSJAM est donc à utiliser en connaissance de la technologie employée. Dans les zones vertes ou jaunes, il y a très peu de chance que les signaux GPS soient dégradés pour les drones. Dans les zones rouges, il convient d’être plus prudent. C’est par exemple le cas près de Nicosia à Chypre, où des cas de brouillage de drones sont régulièrement publiés sur les réseaux sociaux.
En France, deux spots de perturbations légers ont été détectés le 28 mai 2024. Ils correspondent à l’exercice Black Crow 24 – je vous avais parlé ici. Ces perturbations n’ont été constatées qu’en altitude. Les drones civils et les GPS routiers n’ont semble-t-il pas été impactés.